Bonne année 2015, chez Zlatan grâce à Rimbaud

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Bonne année !

Il paraît qu’on avait tout le mois de janvier pour la souhaiter! Les raisons du retard s’expliqueront dans le prochain billet, à paraître d’ici lundi.

Il y a quand même une évolution positive sur l’année 2015: l’année dernière il m’avait fallu 3 mois et demi avant de poster le premier article, on commence à mieux respecter les timings cette année!
En 2014 on a fini sur une Coupe d’Europe plutôt mitigée. Le froid de Malmö était un obstacle considérable quand on part du principe que j’arrivais « fraîchement » du Togo. Quarante degrés de différence!

On va devoir parler de stratégie et de poésie dans une même phrase, même si ça semble absurde, c’est une partie du jeu quand on parle de « slam » au sens smithien du terme.

Pour ce tournoi je devais préparer quatre textes. Il fallait choisir des poèmes dont la traduction n’allait pas coûter des efforts surhumains, tout en pensant à montrer plusieurs facettes de ma plume.
Je suis parti avec : le Sixième Verre, Tolérance 0 (réadapté spécial Suède avec Ibrahimovic), l’Ennui et la Salamandre. J’avais également prévu de les faire dans cet ordre, puisque l’on devait faire deux textes en poules, un autre en finale, et un dernier lors du tête-à-tête opposant les deux meilleurs scores de la finale.

J’ai choisi de procéder de cette façon avec le raisonnement suivant : les deux derniers textes étant ceux qui marchent le mieux, je préférais les avoir pour la finale en cas de qualification et ainsi maximiser les chances de victoire. Les deux premiers textes devaient surtout me permettre d’accrocher une troisième place de poule, synonyme de qualification pour le dernier tour.
A ma surprise, j’ai terminé premier des poules. Ayant toujours mes deux meilleures cartouches dans la poche, j’abordais la finale avec l’objectif de finir parmi les deux meilleurs afin de pouvoir lire tous mes textes.

Malheureusement le tirage au sort m’a fait passer en premier d’une finale sans poète préalable pour calibrer le jury. Avec tout le respect que j’ai pour lui, le poète qui a calibré la finale n’a pas fait de poésie, il est venu crier des onomatopées au micro, un troll n’aurait pas fait mieux.
Alors que certaines compétitions ont une vocation « sérieuse » autoproclamée, j’ai l’impression qu’elles sous-estiment régulièrement l’importance du calibrage. Empiriquement, je pense qu’aucun poète passant en premier n’a remporté de tournoi de renommée nationale ou internationale. Je crois que ce n’est pas une fatalité et que la gestion du calibrage par les organisateurs est un paramètre essentiel si l’on veut plus d’équité.

Après trois journées intenses, j’ai fini 5ème de cette Coupe d’Europe très anglophone. Pourtant le nombre de pays représentés laissait présager au moins une dizaine de langues différentes. C’est Kudirka Zygimantas de Lituanie qui a remporté ce tournoi, il a su conclure la finale en répondant à la somme des textes conscients par une touche de comique engagé et d’absurde. Comme souvent dans le slam, ces rencontres ont rapidement effacé la défaite pour y donner un sourire intemporel. Le sodabi y a largement contribué dans un pays où il est dur de se procurer de l’alcool.

Le train Malmö-Copenhague à 6h du matin, l’occasion pour placer un merci aux amis qui m’ont fait découvrir cette ville verte et moderne à la fois. Le train traverse l’Øresund, il y a une trentaine de kilomètres où l’on roule sur la Mer avec un horizon uniquement peuplé de petites meutes d’éoliennes, c’est assez propice à une introspection et à un bilan du séjour.

J’ai eu un coup de cœur pour l’énergie scénique de Tswi(Suède), le charme d’Alfonso(Italie), la force de Jak Brol(Belgique), les rires de Taro(Norvège), les tentatives de Vanessa(UK) d’apprendre le français, les prises de risque de Nikola(Serbie) ainsi qu’à la sensibilité d’Olivia Bergdahl que j’avais rencontré en 2008 et qui est devenue une une poète dont l’aura a la beauté de ses textes. Ca fait plaisir de voir l’évolution de certains, tout en voyant qu’ils sont encore proches de la scène.

Vous pouvez coller une tête sur tous ces noms dans l’album facebook « Neho, tour du monde d’un Sodabi ».
L’année s’est finie au Togo, mais sur le chemin du retour, je pense avoir croisé la prochaine ville où je vais partir habiter. Pour maintenir le suspens, on évitera de s’attarder sur ce qui s’est passé entre la fin de cette Coupe et mon arrivée à Lomé.

D’ici quelques jours je vais revenir sur ce début d’année très mouvementé…

A lundi,

Maras.

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